jeudi 1 février 2018

Les systèmes de récompenses




Je suis loin de me considérer une meilleure mère que les autres. Oh que non! J’ai mon lot quotidien de
remises en question sur ma parentalité, si ce n’est sur ma propre vie! J’ai fait le choix avec mon conjoint
de demeurer à la maison même si j’avais un beau début de carrière dans l’enseignement auprès d’enfants
avec des troubles ou des difficultés d’apprentissage. Je me suis dit que j’allais offrir à mes enfants une
enfance où ils pourraient être des enfants! Et le destin (je n’ai pas trouvé d’autres mots, même si je ne
crois pas en la fatalité ou la destinée) m’a envoyé une leçon de vie que je commence à accepter. J’ai au
moins 2 enfants sur 4 avec des troubles d’apprentissage! (Au moins, car le 3e semble bien s’enligner sur
un TDA ou quelque chose du genre…) J’ai troqué le quotidien de ma salle de classe avec ma vingtaine
d’enfant DYS (dyslexiques, dyspraxiques, dysphasiques, DYS…fficiles, oppositionnels, ayant un TDA
avec ou sans H… etc!) pour vivre avec mes 4 amours qui ont chacun leur DYS… fficultés, surtout pour
les 2 premiers qui ont reçu de réels diagnostiques… Au quotidien, la vie est belle avec ces beaux
garçons pleins d’imagination… entrecoupées, cependant, de beaucoup (TROP) de remontrances de la
part de moi et mon conjoint!


[Remarquez ici le changement de ton… je voulais tomber en mode solution et pourtant j’étais en train de
me culpabiliser encore une fois lorsque j’ai entamé la prochaine phrase… Mea Culpa on poursuit vers
mon objectif premier.]


Donc, tout ce préambule pour vous dire que j’ai effectivement lu quelques livres qui mentionnent
tellement de belles idées pour aider aux devoirs, j’ai tenté de me dire que tout était dans l’attitude et de
valoriser mes enfants, mais au final c’est vrai que c’est dur au quotidien de faire cela! J’ai même suivi
des ateliers sur plusieurs semaines sur la parentalité et sincèrement si quelque chose m’a aidé c’est cela,
car même si je les ai faits avant l’annonce des diagnostics de mes fils, c’est toujours à cela que je reviens
et ça marche!!

Famille, Personnes, Voiture

Les fameux système de récompenses!! Oui ça marche! Non ce n’est pas quelque chose qui rend l’enfant
paresseux! Et surtout, ça me structure dans ce que je veux prioriser chez mes enfants : les responsabiliser
et les rendre autonomes en plus de les valoriser au quotidien!!


Comment faire? Hyper simple : 3 étapes.
1-   Choisir un comportement que je veux voir plus souvent chez mon enfant (truc : choisir celui qui
vous dérange le plus et le transformer en positif ex : « Il frappe son frère quand il est frustré. » devient
« Il utilise des mots lorsqu’il est frustré. »)


2-   Établir un système avec collants ou récompense selon l’âge de l’enfant. Moins de 7 ans, juste des
collants c’est parfait, plus vieux on peut complexifier en offrant une plus grosse récompense s’il accumule
un certain nombre de collants.


3-   Créer un tableau pour faire le suivi avec l’enfant (et s’en souvenir, je vous suggère de le laisser
dans la cuisine pour qu’il soit toujours visible) et lui présenter.


Ensuite les règles pour que cela fonctionne :
1-   Rigueur et constance : toujours être à l’affût pour récompenser quand l’enfant fait le comportement
attendu! Faire des rappels et même le « pratiquer » avec lui (exemple : pendant un moment de jeu avec
l’enfant, pourquoi Chase, de la Pat’Patrouille, n’apprendrait pas à Ruben que c’est mal de frapper et qu’il
faut plutôt employer des mots quand on est frustré?)


2-   Garder la récompense pure! Éviter les « demie » récompenses  du genre « Ouin ok je te le donne,
mais c’était pas vraiment cela. » ou « Non, tu as utilisé des mots (comportement attendu), mais je n’ai pas
aimé ton ton. » Éviter aussi les punitions dans le système de récompenses quand le comportement non-
désiré revient. Exemple : retirer des collants déjà gagnés, car le message envoyé est que ce qu’il a réussi
ne compte pas! (Expérience parentale et professionnelle : les systèmes de récompenses qui emploient aussi
des punitions, sont inefficaces!)
**Par contre, dans les cas de violences physique ou verbale, il faut sévir par une conséquence comme
un retrait dans un coin ou un retrait de privilège. L’important est qu’il ne soit pas associé au système
de récompenses créé pour renforcer le comportement attendu.**
3-   Appliquer le principe de l’étayage, c’est-à-dire quand le comportement semble acquis, diminuer
l’importance des récompenses. Préférer le renforcement verbal et tranquillement délaisser les récompenses
pour que le « besoin » de récompense diminue et disparaisse chez l’enfant. L’expliquer à l’enfant :
« T’es rendu tellement bon qu’on n’a plus vraiment besoin de mettre des collants… » (Mon truc :
comme il n’y a jamais un seul comportement qui dérange, je refais un tableau avec un autre comportement!)

Je vous le jure ça marche! Parfois, je me dis que je devrais m’en faire un pour réaliser que je suis
vraiment une bonne mère et pour oser me féliciter un peu (ou en faire un à mon chum pour qu’il
ramasse ses chaussettes sales par terre, mais ça c’est un autre débat!)

Maman valorisante!

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