jeudi 14 décembre 2017

Voyager autrement

...faire voir le monde d’une autre façon à ses enfants!
L’aide humanitaire à l’international m’a toujours attirée, ce désir d’aller aider des gens dans des pays
défavorisés brûle dans mes veines depuis que j’ai 14 ans…j’en ai maintenant 36. Lors d’un retour aux
études, j’ai eu la chance d’aller faire un stage de deux mois au Mali en Afrique. Cette fois-là, mes
enfants sont restés avec mon conjoint, ce fut une merveilleuse expérience et je chérissais un profond
désir de partager cela avec ma famille…mais comment?
Et puis, suite à un voyage récréatif avec mon conjoint en République Dominicaine, nous avons
découvert un camp qui accueillait des volontaires de partout dans le monde, peu importe leur âge et leur
formation. Il faut se le dire, si vous désirez partir avec vos enfants faire de l’aide humanitaire avec des
organismes existants, il y a souvent plusieurs critères à rencontrer, dont la formation que vous avez,
mais surtout il faut partir longtemps (généralement plus de 6 mois). Cela ne me convenait pas, je
voulais d’abord savoir comment mes enfants réagiraient et surtout si moi je serais capable de gérer le
tout. J’ai donc fait encore et encore des recherches sur internet. Plusieurs sites proposent de vous accueil
lir vous et votre famille pour faire du bénévolat dans plusieurs régions du monde, à vous de trouver ce
qui vous convient. Notre choix s’est arrêté sur un site en République Dominicaine, car en plus de l’avoir
visité lors de notre séjour, il est tenu par une québécoise depuis 23 ans, ce qui, pensait-on, allait nous
aider à nous débrouiller là-bas.
C’était donc décidé, nous allions partir un mois l’été pendant le congé scolaire des enfants! On était
alors en janvier, c’est bien beau vouloir, mais il faut se préparer et surtout avoir les fonds nécessaires,
car cela était bien au-dessus de notre budget de vacances habituel. Nous avons donc gardé notre budget
estival pour cela et commencé une campagne de financement via,  entre autres, une plateforme de
financement en ligne. Cela a plutôt bien fonctionné, mais il faut y mettre du temps. N’oubliez pas que
si vous voulez amasser des fonds il faut solliciter plein de gens, incluant des organismes… N’ayez pas
peur, le pire qu’il puisse arriver est qu’on vous dise non (et cela arrivera plus souvent qu’autrement,
mais vous aurez aussi de fabuleuses surprises, comme pour nous: le Club des Lions nous a fait un don
de 500$). Finalement on a amassé 3000$, ce qui est très bien et en tout le voyage nous a coûté 6000$
environ incluant les dons que nous avons fait et l’équipement pour nos activités de volontariat là-bas.
Photo de Volontariat en République Dominicaine en famille.

21 juillet 2017, on est parti (papa, maman, fiston 4 ans, fille 11 ans et garçon 15 ans)! Arrivés là-bas,
mauvaise surprise, la dame qui nous accueillait (qui était aussi supposée être notre traductrice) avait eu
un gros accident et elle serait alitée tout le temps de notre séjour… ce qui a compliqué plusieurs des
activités de volontariat que nous voulions faire. Côté logement, ça passe, on a un genre de petit
appartement à 3 chambres, vraiment rien de luxueux, directement sur le béton, pas de fenêtre (que des
barreaux et rideaux) et plusieurs fois infesté de fourmis, mais à mon grand étonnement et à ma grande
joie aucun des enfants ne s’en est plaint tout le long du séjour! Et on a un super site, bien qu’au milieu
de nulle part et très près du Batey (genre de bidonville où nous allons aider les gens). Il y a une rivière,
eau toujours chaude, et ma fille ira s’y baigner quasi tous les jours. Le lieu est évité par les touristes,
car on dit qu’il n’est pas sécuritaire, mais dans les faits, les «blancs» n’y sont aucunement achalés, car
les habitants savent qu’on est là pour les aider, aucun incident avec eux ne nous est arrivé.
Considérant que nous n’avions pas de traductrice que le créole (la plupart des gens des Batey en
République Dominicaine sont des immigrants haïtiens qui ne peuvent ou ne veulent retourner dans leur
pays) et l’espagnol ne sont pas des langues que nous maitrisons, bien que nous comprenions les bases,
nous n’avons pas pu faire toutes les activités que nous avions prévues au départ (comme des ateliers et
des activités de sensibilisation). Donc, nous nous sommes tournés vers des activités qui demandent peu
de dialogue comme peinturer des maisons, animer des activités de coloriage et de maquillage avec les
enfants. Nous avons aussi participé à une journée de tournois de soccer (en déboursant les frais), fourni
des habits d’école à des enfants (l’école est gratuite, mais si les enfants n’ont pas d’uniforme, ils ne
peuvent pas aller à l’école), fourni à une dame le matériel nécessaire pour démarrer une entreprise (ainsi
que des bases pour mieux réussir et que cela soit viable dans le temps), fait des dons de matériel, etc.
Tout ceci était très gratifiant, mais je dois dire que je croyais que nous allions en faire vraiment plus…

Ce que mes enfants en ont retiré…là est la question! Je crois qu’on ne voit pas nécessairement les effets
dans l’immédiat que c’est une petite graine que l’on sème dans leur tête, comme tout autre apprentis-
sage, mais, selon moi, l’expérience la rend plus concrète. J’espère que cette aventure leur a transmis des
valeurs auxquelles je tiens, comme l’ouverture sur le monde, l’entraide, le partage, le respect et le non
jugement.  Pour mon fils de 4 ans c’était simplement des vacances autrement, mais il a vu plus de chose
que de simples vacances et surtout rencontré des gens d’autre horizons et il y avait un changement en
lui au retour, il était beaucoup plus sociable, il parlait plus facilement avec les gens.  Pour ma fille de 11
ans, cela a été une expérience très enrichissante, elle a eu le temps de s’attacher aux gens de là-bas et
cela a énormément renforcé sa valeur d’entraide. Pour mon fils de 15 ans…très difficile à dire, il n’est
pas très bavard et il a trouvé le mois long, il faut dire qu’il était très en dehors de sa zone de confort et
que cela n’est pas sa tasse de thé, mais au moins il  a connu l’aide humanitaire et même s’il ne sait pas
encore s’il en a retiré quelque chose, moi je crois que cela restera une expérience marquante dans sa vie,
car même si cela ne fut pas très positif pour lui, on retire toujours quelque chose de toute expérience.


Maman aidante humanitaire

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